Je marchais et je répétais :
Tous, nous souffrons.
Nous ne saurons jamais quoi faire
de la beauté.
(René Lapierre, Pour les désespérés seulement, Les herbes rouges, 2012).
Le rêve n’exprime jamais l’alternative « ou bien – ou bien », mais il recueille ces deux termes comme également justifiés dans la même corrélation. J’ai déjà signalé qu’un « ou bien – ou bien » utilisé par la production onirique doit être traduit par un « et ». (p.95, folio).
Des représentations qui se trouvent en mutuelle opposition sont exprimées dans le rêve de préférence par le même élément. Le « ne … pas » ne semble pas exister dans le rêve. L’opposition entre deux pensées, la relation d’inversion, trouve une figuration des plus remarquables dans le rêve. Elle est exprimée par le fait qu’un autre fragment du contenu du rêve est retournée en son contraire comme après coup. (p.95-96, folio).
où il ne m’avait pas abandonné.
… vélos aux gares des villages,
défile ce que nous avons
désiré, perdu …
Une série de vitrines à Ratisbonne m’a fait penser au livre de Charles Simic, Alchimie de Brocante – L’art de Joseph Cornell, traduit de l’anglais par Daniel Canty, Noroît, 2010.
P.28, Alchimie de Brocante – L’art de Joseph Cornell :
Quelque part dans la ville de New York il y a quatre ou cinq objets encore inconnus qui vont ensemble. Une fois rassemblés ils deviendront une oeuvre d’art. Voilà la prémisse de Cornell, sa métaphysique et sa religion, que je souhaite comprendre.
Jean-Paul Riopelle, Piège, 1961, bronze
(Détail) Joan Mitchell, Girolata, 1964, huile sur toile, triptyque
(Détail) Joan Mitchell, Sans titre, vers 1969, huile sur toile
(Détail) Jean-Paul Riopelle, sans titre, vers 1968, huile sur toile
Mutuel
Avec lui tu as donné naissance
mandarine jusqu’à la moelle
il a sucé le pépin
d’instinct tu as tracé
nuages innocents tilleuls fragiles
tourments en équilibre
loin des tournesols
entre noir et blanc du Nord
il a bouclé la ficelle
de l’esprit les chevaux
moteur malmènent l’amour.